Les réseaux sociaux sont devenus une source d’information

« Les réseaux sociaux sont devenus une source d’information, et depuis longtemps. Les journalistes sont plus facilement sur Twitter que sur Facebook, parce que Twitter est un outil de diffusion de messages, de communiqués… c’est plus facile à suivre. Mais c’est à peu près la même chose pour Facebook. » Journaliste 2, Mediapart.

 

Les réseaux sociaux sont complémentaires du travail de journaliste

« Les réseaux sociaux peuvent tout à fait être une source d’information, mais je pense avant tout qu’ils sont complémentaires du travail du journaliste. Aujourd’hui, on a une palette définie et claire ; on ne va pas sur Instagram pour chercher des informations sur le Brexit. Twitter, par exemple, est très « news » et ressemble à ce que peuvent proposer les chaînes info, surtout si tu te fabriques un fil d’actualité « news ». Mais une fois de plus, j’estime que c’est complémentaire, c’est de l’instantané. Il faut néanmoins être vigilant sur la vérification des informations. À France Info, nous nous efforçons de donner une infirmation certifiée, doublement vérifiée et tant pis si nous ne sommes pas à la minute près sur une information. » rédacteur en chef, France Info.

 

Je cherche des idées de sujets sur les réseaux sociaux

« Je passe beaucoup de temps sur Twitter et aussi Facebook et je cherche des idées de sujets sur les réseaux sociaux – le but étant effectivement de chopper un peu ce qui sort un peu du lot. D’autant plus avec les Gilets jaunes, qui ont notamment utilisé Facebook. C’est intéressant parce que Facebook était censé être un média social où on ne s’échangeait plus beaucoup d’informations intéressantes – pourtant, Facebook est devenu le lieu où les Gilets jaunes se sont retrouvés, se sont rassemblés. Donc oui, dans mon travail, je suis obligé en fait d’être sur les réseaux sociaux, et obligé de suivre ce qu’y passe. Par exemple, il y a plein de manifestations ou d’évènements qui ont été annoncés seulement sur Facebook, notamment dans les “lives” d’Éric Drouet. Donc, tu ne peux pas ne pas utiliser les réseaux sociaux. » Journaliste, France Info.

 

Les commentaires des gens sont une source géniale

« En tant que média social, nous sommes connectés directement à notre audience, en direct et en différé. Nous ne travaillons pas pour nous mais pour ceux qui nous lisent ou nous regardent. Les commentaires des gens sont une source géniale par rapport aux interrogations. Leurs retours nous permettent de comprendre les interrogations, de savoir ce que les gens veulent et nous essayons de prendre en compte leurs idées, d’impliquer notre audience. Pour moi, le succès de Brut est lié à ça : nous faisons en sorte que notre public soit impliqué, nous leur donnons la parole et surtout nous essayons de leur expliquer notre travail. Face aux critiques sur nos choix, notre positionnement, nos décisions, nous tentons d’expliquer, d’être pédagogue pour faire comprendre au public comment nous faisons notre travail, pour aller chercher les meilleures images, tout en prenant du recul et en garantissant notre sécurité au maximum. » Journaliste, Brut.

 

Les sources journalistiques sont multiples, variées et sûres

« Chaque journaliste possède évidemment des sources d’information avant de réaliser son travail. C’est le cas pour tous les types de missions, que ce soit les Gilets jaunes ou un autre sujet. Les sources journalistiques sont multiples, variées et sûres. » Journaliste, Le Bien Public.

 

Nous démultiplions les sources

« Lorsqu’on est journaliste, on sort de notre bureau et on va sur les ronds-points, dans les manifestations, sur les forums… Nous allons discuter avec les gens, et nous choisissons les sources. Dans la mesure où c’est un mouvement protéiforme et qui ne veut pas de représentant unique, nous démultiplions les sources en partant du principe que chacun ne représente pas le mouvement mais en est un peu représentatif malgré tout. » Journaliste, Le Point.

 

Il n’y pas de source particulière, mais plutôt un grand nombre de sources.

La principale source est l’AFP (Agence France presse) pour tous les sujets. Tous les médias ont ce fil d’actualité qui tombe avec les alertes, dans le monde et en France. Les autres outils sont les réseaux sociaux, avant tout Twitter. Il peut y avoir le Parisien qui crée une alerte ou un article sur quelque chose en particulier. Également, France info qui a créé une alerte exclusive sur la septuagénaire blessée lors de la manifestation des Gilets jaunes après une charge des policiers. Sa famille a porté plainte. Cette information a été confirmée par l’AFP. Il y a ensuite eu un article rédigé et publié sur notre site.  Si c’est une information un peu plus sensible et qui nécessite des recherches et vérifications, la rédaction va être amenée à passer des coups de fil ou à attendre qu’un autre média relaye cette information. » Journaliste, Huffington Post.

 

Beaucoup de gens nous écrivent, nous appellent et nous alertent

« Comme nous commençons à être un peu visibles, beaucoup de gens nous écrivent, nous appellent et nous alertent. Et bien plus que ce qu’on peut traiter, donc il y a beaucoup d’informations. Pour notre rubrique (économie), nous avons à notre disposition des syndicalistes, des avocats en droit du travail, des élus… qui nous écrivent en nous racontant ce qu’il se passe. Nous avons également recours à des personnes auprès de qui nous avons déjà recueilli des informations, qui continuent à nous alimenter. C’est notamment le cas de plusieurs avocats spécialisés dans la défense des salariés. Ensuite, nous sommes évidemment alertés par la presse. Ou bien, lorsqu’il y a de grandes manifestations partout en France, cela nous arrive de solliciter des correspondants dans plusieurs villes. Notamment le correspondant de Toulouse, très spécialisé sur ces questions. Ou nous décidons nous-mêmes d’aller dans un endroit. Pour les Gilets jaunes, nous essayons d’aller un peu partout en France. Nous étions en Bretagne, à Rouen, dans le Sud, dans le Nord… on essaye de trouver des contacts qui auraient des choses à nous raconter sur ces sujets. » Journaliste 2, Mediapart.

 

Nous ne sommes quasiment jamais sur le terrain

« À Check News nous ne sommes quasiment jamais sur le terrain donc nous ne voyons pas vraiment les manifestations. J’y suis allé mais pas dans le cadre professionnel. Lorsque l’on écrit sur les manifestations, c’est généralement parce que l’on reçoit des questions sur comment s’est déroulée la manifestation. On répond beaucoup avec des articles alimentés de photos ou de vidéos de scènes qui ont marqué et qui circulent en ligne. On traite souvent le sujet des soupçons de violences policières ou des gilets jaunes qui perturbent, tels que les casseurs. Lorsque l’on trouve une photo ou une vidéo, la première étape est de retracer la publication en ligne de ce document pour identifier l’auteur de l’image. En parallèle nous cherchons ce que la presse locale a dit de la manifestation. On regarde aussi si d’autres images de l’événement circulent sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Pour cela on utilise la localisation et la recherche de mots clés. On essaie de trouver le maximum de personnes qui étaient sur place pour essayer de croiser les sources et avoir plus d’informations sur l’heure, le déroulé de l’événement et l’ambiance. Parfois cela nous permet de tirer les choses au clair, mais nous préférons avoir des images concrètes car il arrive que les témoignages soient très divergents. » Journaliste, Check News (Libération).

 

Moins vous avez de journalistes qui vont sur le terrain,  moins vous avez de sources variées

« Vous êtes confrontés à des médias qui ne font pas leur boulot, c’est-à-dire qu’au lieu de chercher eux-mêmes un Gilet jaune intéressant, d’aller eux-mêmes en manif en chercher, comme ils n’ont pas le temps d’aller sur le terrain, ils tapent dans Google, ils tombent sur l’émission C politique, ils voient cette fille à l’émission, ils la trouvent intéressante, ils l’appellent. […] Moins vous avez de journalistes qui vont sur le terrain, structurellement, moins vous avez de sources variées en fait. Parce que les gens qui font du desk, ils trouvent leurs interlocuteurs en lisant les articles de confrères. » Journaliste, Direct Matin.

 

Vous avez besoin de porte-paroles, sinon ce n’est pas possible

« Ces mouvements-là refusent la représentativité et donc ne se donnent pas de leader. Les médias, ils ont besoin d’interlocuteurs. Et c’est le gros problème des Black Bloc et des Gilets jaunes après eux, c’est-à-dire qu’à la fois ils veulent porter leur voix dans le débat public et en même temps ils ne veulent pas avoir de discours identifié. Sauf qu’en fait c’est pas possible, si vous ne faites pas ça, vous avez des gens qui parlent en votre nom et qui ne vous représentent pas forcément. Vous avez besoin de porte-paroles, de gens qui sont responsables de s’exprimer médiatiquement au nom du groupe, sinon ce n’est pas possible. » Journaliste, Direct Matin.

 

Des journalistes considèrent les manifestants comme leurs reporters ou leurs envoyés spéciaux

« La majorité des sites d’information exercent leur activité avec quelques journalistes devant des ordinateurs. Ces journalistes  n’ayant pas la possibilité d’aller sur le terrain considèrent les manifestants comme leurs reporters ou leurs envoyés spéciaux et utilisent uniquement leurs sources. Une telle situation, se nourrir d’une seule source, cause ainsi de nombreuses fake news à cause de la manipulation des manifestants. » Journaliste, Deutsche Welle Türkçe (Allemagne).

 

 

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