Je comprends tout à fait la violence et la réticence vis à vis des journalistes
« Je comprends tout à fait la violence et la réticence vis à vis des journalistes. Même moi, je suis énervé quand je vois le traitement qui est fait par BFM ! » Or, le problème – qui est toujours le même avec les chaînes d’information. Ils n’ont pas adapté leur traitement, pas même dans les commentaires faits en plateau. Pour moi, c’est en partie cela qui a fait augmenter, négativement, le mouvement de violence contre les journalistes. Je pense aussi que ceux-ci ne se sont d’ailleurs pas remis en question. »
Journaliste, ex-La Marseillaise

Cette violence vient de l’abandon des territoires
« Selon moi, cette violence envers les médias vient de l’abandon des territoires, aussi bien au sens politique que journalistique. Avec le mouvement des Gilets jaunes, nous avons pu constater une absence de journalistes dans les endroits où vit cette France en colère. »
Journaliste, ex-La Marseillaise

Si on s’attaque aux journalistes, ça peut être extrêmement dangereux
« Je condamne complètement toutes les exactions qu’il y a eu envers les journalistes. Je pense que si on s’attaque aux journalistes, ça peut être extrêmement dangereux. Ça peut fragiliser énormément la démocratie, puisque la démocratie se base essentiellement sur le droit à l’information pour tous. Dès lors qu’on va détruire cet édifice qui permet de donner de l’information et de nourrir le citoyen sur ce qui est de l’actualité locale ou nationale, qui lui est importante, effectivement ça peut être un danger. Mais, parallèlement, je pense que certains journalistes n’ont pas respecté la déontologie. »
Journaliste, ex-La Marseillaise

Il faut réduire voire supprimer l’importance des éditorialistes
« Ensuite, le deuxième élément de compréhension de la violence envers les médias, c’est l’éditorialisation des médias. Je pense qu’il faut réduire voire supprimer l’importance des éditorialistes, qui renforcent la colère en expliquant aux gens ce qu’ils doivent penser. Il y a une réelle problématique des médias : pourquoi donnons-nous plus de moyens à des éditorialistes qu’à des journalistes de terrain ? »
Journaliste pigiste, Slate, BibliObs

La violence est passée en émission spéciale
« C’est un choix éditorial de passer un sujet en émission spéciale vu son ampleur, et en l’occurrence lors des manifestations à Paris, la violence est passée en émission spéciale, et dans ce cas-là, les autres sujets ne sont pas traités. Quand il y avait les attentats du bataclan, c’était la même chose, et là personne ne le reproche à France Info de lancer une émission spéciale qui a duré deux ou trois jours. Par contre, on nous le reproche sur les Gilets jaunes. »
Journaliste
, France Info Paris.

On leur dit de ne prendre aucun risque
« On leur dit de ne prendre aucun risque. Concrètement, on ne fait plus un duplex Gilets jaunes sans deux gardes du corps par équipe, on ne met pas de bonnette pour ne pas être pris à partie, encore à l’heure actuelle. On essaye de minimiser au maximum les risques. »
Rédacteur en chef, France Info : / France Télévisions

On aurait traité l’information différemment si il n’y avait pas eu toutes ces violences
« Oui, il a fallu que l’on s’adapte. Ce qu’on a vu – et c’est très nouveau -, depuis le mouvement des Gilets jaunes, c’est une violence assez inédite. Évidemment, on aurait traité l’information différemment si il n’y avait pas eu toutes ces violences. Là on était parfois empêchés, surtout dans de grandes villes comme Marseille ou Paris. Il y a même des journalistes qui ont été violentés, pris à partie. Effectivement, ça a modifié notre façon de traiter l’actualité, c’est certain. »
Journaliste 1, Mediapart

C’était très difficile de couvrir les manifestations des Gilets jaunes, c’était terrible
« Il y a déjà eu des violences contre des journalistes sur des manifestations. Là, c’est récurrent puisque c’est toutes les semaines et c’est massif, c’est partout en France. Il y a quelques semaines c’était très difficile de couvrir les manifestations des Gilets jaunes, c’était terrible. »
Journaliste 1, Mediapart

la violence, elle est injustifiable
« Il ne faut pas chercher à comprendre la violence, elle est injustifiable. […] Cette défiance voire violence envers les journalistes existe depuis toujours mais aujourd’hui elle est exacerbée par les réseaux sociaux. »
Journaliste, Brut

C’est plus compliqué pour les journalistes de BFMTV, de LCI, de CNews de vivre ça
« Donc nous n’avons pas forcément à subir cette défiance et cette haine. En revanche, c’est plus compliqué pour les journalistes de BFMTV, de LCI, de CNews de vivre ça. Certains appréhendaient beaucoup d’avoir à couvrir l’information, parce que c’est assez violent. J’ai travaillé sur les violences à l’égard des élus, et quand on voit un mouvement politique ou social qui prend une forme violente mais qui est encadré par des syndicats, des structures identifiées, on comprend que ces violences se jouent aussi sur un plan symbolique. En revanche, comme il n’y avait pas de structure pour accompagner et encadrer ces manifestations, ces expressions violentes, on avait du mal à en percevoir les motivations et le degré de sérieux, côté symbolique ou réel. »
Journaliste photographe, documentariste

On est journaliste et sur le terrain on se fait insulter
« Les médias se sont fait extrêmement critiquer, l’information en continu d’autant plus, sur la manière dont on traitait le mouvement, sur la manipulation, sur les raccourcis… donc, ça a suscité beaucoup d’interrogations dans notre rédaction, de la part de notre directeur tout comme de nous, et d’autant plus de nous parce qu’on est journaliste et que sur le terrain on se fait insulter, on se fait traiter de tous les noms »
Journaliste, France Info Paris.

Les journalistes sont précaires et soutiennent la cause des Gilets jaunes
« Alors que la plupart du temps les journalistes sont précaires et qu’en plus ils soutiennent la cause des gilets jaunes et c’est pour ça qu’ils se déplacent sur le terrain. Ils se font agresser parce qu’en haut il y a Bruno Jeudy, Jean-Michel Aphatie et Brice Couturier qui nous disent « c’est des fachos, des beaufs, c’est la peste brune, ils mettent à bas la république… »
Journaliste, Figaro Vox.

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