Avant, nous étions dans un modèle où les journalistes faisaient partie d’une élite intellectuelle…

« Il faut avoir conscience qu’avant nous étions dans un modèle où les journalistes faisaient partie d’une élite intellectuelle et s’adressaient essentiellement à un public qui, très majoritairement, avait un niveau d’étude beaucoup plus bas que celui des journalistes eux-mêmes. Aujourd’hui, il y a toute une frange de la société, une frange importante (ce qui fait partie de l’évolution de nos sociétés), qui a fait des études supérieures, et se situe de plain-pied dans un débat avec les journalistes. C’est un premier point qu’il faut avoir à l’esprit. » Jean-Marie Charon, sociologue.

Les minorités sont toujours très peu représentées dans les écoles de journalisme.

« Il faut aussi défendre le métier de journaliste, rappeler qu’il est grave de s’en prendre à eux et surtout prendre conscience de la détérioration de leurs conditions de travail. Certes, il s’agit d’un métier contesté mais il reste toujours un métier noble. Selon moi, il faut s’interroger sur la formation même des journalistes. Même si les Instituts d’Études Politiques (IEP) proposent des systèmes d’aides aux boursiers, que les écoles de journalisme ont créé “la Chance aux concours”, les minorités sont toujours très peu représentées dans les écoles de journalisme. » Alexis Lévrier, historien des médias.

Il y a très peu de diversité dans la profession de journaliste

« Il est évident que les journalistes participent d’une catégorie de la société qui n’est pas forcément la même que celle qui participe au mouvement des Gilets Jaunes. De la même manière, quand les révoltes des banlieues ont éclaté, il a été pointé du doigt que très peu de journalistes avaient une connaissance de la banlieue. Leur connaissance de la banlieue était faible, c’est un thème qui est apparu entre 2005 et 2007. Il y a très peu de diversité dans la profession de journaliste. C’est ce que d’ailleurs un certain nombre d’écoles de journalisme ont essayé de faire évoluer par leurs modes de recrutement, en développant des systèmes comme l’alternance. Toutefois, il est vrai que les observations et les analyses qui sont faites régulièrement montrent que la diversité reste faible. » Jean-Marie Charon sociologue des médias.

La presse a besoin de la prise en compte de minorités.

« Nous assistons à une disparition des profils autodidactes dans la presse ! Le recrutement dans ces formations doit évoluer, en privilégiant des parcours différenciés et des formations alternatives. La presse a besoin de la prise en compte de minorités, il est primordial que la composition sociologique et ethnique de la France soit représentée au sein de la profession. »  Alexis Lévrier, historien des médias.

 

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