Ce que le traitement du mouvement des Gilets jaunes dit du pluralisme des médias

Pas simple, la question du pluralisme. D’un côté, un très grand nombre de médias aux lignes éditoriales diversifiées a couvert le mouvement des Gilets jaunes. De l’autre, seuls quelques-uns d’entre eux semblent retenir l’attention et cristallisent les débats sur la qualité du traitement du mouvement par les médias. Ceux-là, pour un nombre indéfini de raisons – parce qu’ils appartiennent à de grands groupes et/ou sont proches du pouvoir en place, parce qu’ils s’imitent entre eux, parce que les journalistes qui y travaillent n’ont que peu de moyen et encore moins de temps etc. – ceux-là ne semblent plus être en phase avec le terrain et avec ses gens. Pourtant, le mouvement des Gilets jaunes est aussi un laboratoire qui a amené une partie de la profession à s’interroger sur ses pratiques, et qui a conduit les rédactions sur le terrain, au contact, au plus près. Finalement, malgré le voile produit par les violences et la défiance envers les journalistes, les professionnels ici interrogés rappellent que l’offre d’information est demeurée plurielle, à tout le moins si les publics souhaitaient se saisir de cette diversité.
Pour tenter de mesurer la complexité, la richesse du thème du pluralisme dans le contexte du mouvement des Gilets jaunes, nous avons répartis les extraits des interviews en quatre parties : dans la première (Pluralisme & concentration/uniformisation) les journalistes évoquent une forme de partialité et d’uniformité des informations lorsqu’elles émanent de titres appartenant à de grands groupes médiatiques. Nos interviewés mettent d’ailleurs en garde – c’est la deuxième partie (Pluralisme & manières de s’informer) — face à une manière partielle et partiale de s’informer, où l’on ne retiendrait que l’information qui émanerait précisément de ces médias-là, figures de repoussoir, qui clivent les débats. Car d’autres extraits d’interviews rappellent la grande diversité avec laquelle le sujet a été proposé aux publics : c’est la troisième partie (Pluralisme & traitement diversifié du mouvement). Nous verrons enfin, dans la quatrième partie, que cette diversité est sans doute liée à des choix éditoriaux forts et concertés (Pluralisme & choix éditoriaux).

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